Syrinx pour flûte solo
Cinq préludes (premier cahier) pour piano

"Musicien français" tel est le titre que Debussy se donnait à lui même. Il consacra sa carrière entière à la création d'une musique qui reflétât non seulement sa personnalité, mais aussi celle de la France. Il écrivait en 1904 :"le génie musical de la France, c'est quelque chose comme la fantaisie dans la sensibilité. Il faut débarrasser la musique de tout appareil scientifique." Il rejette donc les habitudes tonales qui ont prévalu jusqu'alors, pour créer des timbres nouveaux qu'il emprunt aux échelles modales de l'Orient, du Moyen Age; Il utilise la gamme pentatonique pour créer des mélodies nouvelles qui naissent de la superposition des accords. Ceci crée un climat indéfinissable lié à une suite des motifs amorcés puis suspendu, une irrésolution, une réticence. Il abandonne les descriptif pour le suggestif .

Les titres données aux oeuvres représentent une orientation plus qu'une référence directe à une scène ou un tableau. Ceci est tout à fait vrai pour les "Préludes" dont le 1er cahier fut publié en 1910: les titres des oeuvres sont placés à la fin de la partition indiquant par cela qu'ils ne sont pas nécessaires à l'interprétation.
La pièce "Les danseuses de Delphes" évoquerait 3 bacchantes au sommet d'une colonne au musé du Louvre.
Le prélude "Les collines d'Anacapri" semble baigné dans une atmosphère napolitaine.
"Ce qu'a vu le vent de ouest" prévient certainement d'un conte d'Anderssen.
"La fille aux cheveux de lin" a été inspiré par le poème de Leconte de Lisle, et enfin,
"La cathédrale engloutie" se reporte à la vieille légende bretonne de la ville d'Ys engloutie par la mer.

La pièce "Syrinx" fut écrite en 1912. C'est une pièce très courte et très colorée présentant des grandes richesses harmoniques et rythmiques, créant une impression de velouté et de sensualité.