La musique populaire russe

Les premiers chants populaires russes ont émergé parmi les anciens slaves, peuples d'agriculteurs célébrant les rites de la terre. De ligne mélodique très simple, ces chants utilisaient des gammes particulières. Ils étaient généralement de tonalité optimiste et joyeuse. .

D'autres musiques apparurent plus tard, héritées de l'oppression tatare longue de deux siècles: complaintes dont la beauté touche l'oreille occidentale et entretient le mythe de "l'âme slave". Ce sont les gémissements de la fiancée ou de la veuve inconsolables, les plaintes des paysans dont les champs ont été ravagés. Alexandre Pouchkine pouvait dire: "Depuis le dernier des cochers jusqu'au premier des poètes nos chants sont mélancoliques."

De plus, les rythmes issus de la prosodie populaire sont d'une totale liberté ainsi que les mélodies qui s'y sont adaptées. Il en résulte des changements de mesures dans un même morceau, caractéristiques que l'on retrouve dans les musiques "savantes "inspirées des musiques populaires de compositeurs russes comme Glinka et Strawinski.


LA BALALAIKA

II n'est pas possible de parler de musique populaire russe sans évoquer l'instrument de musique le plus authentiquement russe qu'est la balalaïka. C'est un instrument à 3 cordes pincées constitué par un manche et une caisse de forme triangulaire. Son origine remonte probablement au XVIème siècle. Quelque peu ignoré par les russes eux-mêmes à cause de ses origines paysannes, l'instrument acquiert ses lettre de noblesse à la fin du XIXème siècle avec Andreev, musicien passionné de musique traditionnelle. II fait fabriquer des balalaïkas par un luthier réputé, Nalimov, et invente des balalaïkas de tailles et de registres différents sur le modèle des instruments de la famille des violons. Andreev se produit lui-même en concert avant de créer un orchestre dont la notoriété ira en grandissant. Il se produira même à Paris lors des Expositions Universelles, contribuant ainsi à faire connaître la balalaïka en France.