Histoire de Clamecy

Erigée en paroisse à la fin du VIIème siècle, Clamecy relevait au début du XIème de l'évêque d'Auxerre, sous l'autorité suzeraine des Comtes de Nevers. Ceux-ci y installèrent un atelier qui battit monnaie jusqu'en 1355, dans une cave voûtée de l'actuelle rue de la Monnaie.
L'un deux, Hervé, époux de la célèbre Mahaut de Courtenay, accorda aux habitants de Clamecy leur première franchise en 1219, puis par suppression de la main morte et des corvées de toute nature, institua comme seules charges la dîme et une redevance de cinq sols par famille, leur concédant le droit d'usage sur 7 ou 800 arpents de bois.
Il convient de relater ici un événement unique : l'installation à Clamecy de l'évêque "in partibus" de Bethléem. Voici en quelles circonstances : Guillaume IV, comte de Nevers, parti en 1167 à la Croisade en Palestine où il mourut de la peste, avait par testament légué à l'évêque de Bethléem l'hôpital de Panténor à Clamecy, créé par sa famille. Cet évêque prendrait possession de l'hôpital avec tous les revenus dans le cas où le nouvel évêché de Terre Sainte ne subsisterait pas. Vers 1223, l'évêque de Bethléem, contraint d'abandonner la Palestine, vint se retirer en cet hôpital. Malgré de nombreux démêlés entre les évêques d'Auxerre et d'Autun, l'évêché de Bethléem subsista jusqu'au Concordat de 1801.
La ville reçut en 1478 la visite de Louis XI et, en 1530, celle de François Ier.
L'histoire de Clamecy a été fortement marquée par le rôle qu'elle a joué dans l'approvisionnement de Paris en bois de chauffage, commerce mis au point par Jean Rouvet en 1549.
Le 11 juillet 1659, Mazarin se rendait acquéreur du Nivernais et Colbert, chargé de la prise en possession, vint à Clamecy le 3 novembre 1659, avec de grands projets pour faire de Clamecy une grande et belle ville. Mais la mort de Mazarin devait arrêter la réalisation de ces projets.
A Clamecy comme ailleurs la période révolutionnaire donna lieu à de grands excès.
Au XIXème siècle, une émeute des "Boisseaux" souleva la ville à l'occasion de la mise en service des mesures décimales de capacité. Puis des événements beaucoup plus graves survinrent au moment de la résistance au coup d'Etat du 2 décembre 1851, avec pour conséquence la condamnation de près de 600 personnes. Pour commémorer cette résistance au coup d'Etat un monument fut érigé au sommet du Crôt Pinçon sur le lieu même de l'exécution de deux insurgés condamnés à mort.